dimanche 11 septembre 2011

Jour de match !

Les nuits se suivent et se ressemblent, la clim en est toujours responsable de mon manque de sommeil mais cette fois-ci il ne faisait pas si froid, c’est juste qu’elle fait un bruit de moteur et empêche de dormir ou de s’endormir tout court !

Donc debout 7h30 pour être prêt pour 8h30 à Bombay Gymkhana où on prend un bus pour le terrain du match. J’y vais personnellement avec Gilles et Guillaume un de ses amis vivant ici qui a donc une voiture avec chauffeur.

Arrivé là-bas c’est pire que nulle part ailleurs, le terrain est plus que précaires avec des mares de boue, des plaques de béton et les cages de foot auxquelles on a rajouté des barres en fer pour faire le « H » des poteaux…

Avant nous, joue l’équipe A de l’armée contre les jeune de KISS, les jeunes se sont fait manger ! Déjà physiquement et partout ailleurs, ils étaient tous petit et fin à côté des grosses marmules de l’armée qui joueront contre le vainqueur de notre match. Les mi-temps sont de 30 minutes aujourd’hui car 3 matchs en 1 semaine ça commence à faire beaucoup !


On se change pendant la première mi-temps, et commence l’échauffement. Je les laisse faire, arrivant tout juste, j’ai laissé à Kuldeep les rennes de l’équipe que je prendrai après la compétition. J’en profite pour échauffer mon genou qui avec ce terrain instable tire un peu mais sans plus.



Le match commence, comme prévu pour ne pas avoir plus de deux étrangers sur le terrain je débute sur la touche laissant Gilles et Greg jouer : dieu sait que c’est frustrant surtout quand ça fait longtemps qu’on a pas jouer ! La première mi-temps est poussive, l’équipe adverse a deux Fidjiens au centre de son attaque, mais ces derniers ne produisent pas de jeu et n’emploient que de grands coups de pieds pour mettre sous pression notre arrière. Ce qu'ils arrivent à faire sous une chandelle, nous sommes puni immédiatement par un essai. Globalement on envoie plus de jeu mais on n’est pas assez présent lors des phases de combat (ruck, maul) et on se débarrasse trop facilement de la balle. On est mené 12-0 quand les gars mènent une longue action collective avec plusieurs temps de jeux qui se finit derrière la ligne d’en-but : 12-7. Pendant tout ce temps je piaffe d’impatience derrière la ligne de touche voulant jouer. La mi-temps s’achève sur ce score, le terrain est encore plus pourri et les types sont vraiment remplis de boue, et régulièrement on appelle quelqu’un pour passer de l’eau sur la face des joueurs pour retirer la terre des yeux…


La seconde mi-temps commence et je prends la place de Gilles en numéro 8. Le coup d’envoi tombe exactement dans mes bras, j’avance, en profite pour faire jouer mon physique qui pour l’Inde et plutôt imposant, je réussi à rester debout et on construit un maul bien structuré. Après avoir avancé 15 mètre on se fait écroulé, dans la foulée je joue vite la pénalité gagne 10 mètres passe le relai à un type lancé, s’en suit un ruck dont le ballon est éjecté rapidement. Là nos arrières attaquant en avançant et profitant d’un surnombre marquent entre les poteaux : 14-7. Le jeu se poursuit, il fait très lourd, le terrain est pesant. Sur une action en renversement je me retrouve en position d’ailier, je profite d’un bon travail du seconde ligne qui cadre deux types avant de me passer la balle, je suis alors sur les 22 mètre et l’ailier adverse se jette à corps perdu sur moi… Mais hélas pour lui ses 60 kilos tout mouillés n’auront pas suffi à m’empêcher d’aller marquer : 19-12. Le match se poursuit avec beaucoup de jeux au pied inutiles et d'en-avant. J’arrive à resserrer les avants autour de moi pour donner des ballons plus propre derrière. Mais au jeu des coups de pied/en-avants on perd l’avantage et se retrouve sous pression d’autant qu’on a reçu un carton jaune pour plaquage haut. On se retrouve donc avec une mêlée contre nous à 10 mètres de notre ligne d’en-but. Suite au départ du huit on arrive à bien défendre, les faire reculer et sous la pression ils font tomber une balle qu’un de nos joueur récupère au sol pour s’en aller filer entre les poteaux : 26-12 fin du match !


En Inde comme dans beaucoup d’autres pays, on ne serre pas la main après le match, on fait une haie d’honneur en applaudissant, ce qui pour moi laisse un sentiment d’inachevé, tellement je suis habitué à ça. On va une fois les félicitations faites prendre une « douche » sous un tuyau pour enlever le gros de la terre (et dieu sait s’il y en a !). Je suis ensuite invité par Guillaume, Gilles et un troisième français arrivé juste avant le match à aller manger avec eux. Donc le temps d’aller prendre une vrai douche à l’hôtel, me voilà parti en voiture pour traverser la ville.


Je discute alors avec Guillaume qui vient de Annecy et qui bosse aussi pour Airbus mais avec la compagnie Jet Airways, ça fait 5 ans qu’il est là, il s’est marié ici et sa femme va accoucher d’ici deux mois. Il a un discours assez fataliste sur les indiens disant que ces derniers sont très réticent à recevoir l’aide ou les conseils d’autres (surtout des blanc) argumentant que l’Inde est le seul pays à ne pas avoir fait appel à l’aide internationale suite aux tsunamis, il m’explique que c’est très dur de faire changer leur façon de faire, quelque part son discours est un peu résigné, non pas qu’il en a marre de ce pays, au contraire il l’aime bien, mais il a fait le deuil de la vision fraîche qu’il avait en arrivant voulant tout organiser et donner de la structure et des méthodes de travail aux indiens, c’est un triste constat qu’il tresse, je veux bien comprendre une certaine frustration, il faut juste prendre les indiens tels qu’ils sont. Ma mission va j’en suis sûr être confrontée à cela quelque fois dans les mois à venir, cela va être à moi de faire preuve de patience et utiliser des compromis pour faire passer mes idées.

Arrivé au restaurant, on rejoint Gilles, l’autre ami français (de Marseille) avec sa femme et ses deux garçons. Le repas est sympa, on reparle du match, ils ne connaissent pas trop le rugby et ça leur a vraiment plu ! Le repas est vraiment bon pour ajouter au bon moment. Sur le point de partir une fille passe dans mon dos et commence à me parler me disant qu’elle voulait que je vienne le lendemain pour faire un shooting photo pour une brochure de restaurant si j’ai bien compris, ils ont besoin d’un couple blanc et m’ont proposé d’en être l’homme. Ce à quoi j’ai répondu que je verrai si je ne fais rien avec l’équipe le lendemain avant de prendre une décision. Il n’y  a qu’en Inde où on te propose des trucs comme ça c’est fou !

Donc après mangé, j’ai pris un taxi pour traverser toute la ville et regagner l’hôtel, on est passé par des endroits vraiment glauques et je vous avouerai que je me suis demandé à un moment si le chauffeur ne m’amenait pas dans un coupe gorge… Mais non ! Une fois arrivé je suis allé me reposer dans ma chambre et écrire ce présent article. Kuldeep n’a rien prévu pour demain, j’ai donc envoyé un message à la nana disant que j’étais dispo, on verra ce qu’il en sera, s’il y faut rien du tout !

Il est 17h15, je vais me reposer car je suis bien crevé, ce soir pas de folie, qui plus est c’est la fête de Ganesh aujourd’hui, plein de personnes sont dehors à suivre des chars musicaux à boire des boissons pas très net et se peindre le visage. C’est un « dry day » donc on n’a pas eu le droit à une bière au resto… ! Le prochain match c’est contre Army A mercredi, jusque-là repos, et on va essayer de monter un petit plan pour les contrer, le niveau de jeu est très faible ici, je ne pense pas qu'on puisse le comparer à un niveau français tellement c'est désorganisé et tellement il y a des disparités dans les niveaux, je comparerais toute proportions gardé à un match de jeunes où les différences de physique et de niveau sont importantes.


Vous pouvez aussi suivre le projet sur Facebook sur Pierre à l'édifice ou sur Twitter @PierrealEdifice.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire